L’association est un exercice d’équilibriste, c’est la raison pour laquelle les bases doivent être solides. Voici 12 conseils pour s’associer dans les meilleurs conditions.
Conseil pour s’associer n°1 – Savoir pourquoi on souhaite s’associer.
On s’associe souvent pour de mauvaises raisons : pour ne pas être seul, pour faire plaisir ou par besoin d’argent.
– Si vous avez besoin d’être entouré, faites appel à un coach ou à un membre proche de vous plutôt qu’à un associé !
– Si vous avez besoin d’argent, vous devriez pouvoir convaincre votre banquier ou un investisseur. Sachez qu’il est parfois plus intéressant d’emprunter que d’ouvrir son capital à la mauvaise personne.
On peut aussi penser à s’associer pour de bonnes raisons : par exemple pour rassembler des compétences différentes et complémentaires et ainsi se développer plus vite. Dans nos pays en voie de développement, il est plus conseillé de se mettre ensemble pour lancer un business afin de lui donner toutes les chances de réussir ou même de bénéficier des avantages de certains programmes de l’Etat ou de ses partenaires qui vous intéressent.
CONSEIL pour s’associer n°2 – Connaître les objectifs et les intérêts de chacun.
Les futurs associés doivent déjà se connaître au minimum (parfois une enquête de moralité s’avère précieuse pour savoir à qui vous avez à faire), se dévoiler leurs objectifs et intérêts respectifs. En effet, il se pourrait que les objectifs soient au départ trop divergents pour envisager une association constructive. C’est le cas par exemple quand un associé a un objectif de retour sur investissement à court terme, alors que l’autre privilégie le long terme.
CONSEIL pour s’associer n°3 – Bien définir l’équilibre temps de travail / rémunération / pourcentage du capital.
Des frustrations peuvent apparaître lorsqu’un associé se sent lésé par rapport à l’autre, parce qu’il fournit un travail plus important, ramène plus de contrats, est plus productif… Ou encore parce qu’il possède moins de parts que son collègue alors qu’il participe autant à la vie de l’entreprise.
Imaginons le cas de deux associés à 50%/50%. Le premier est associé dormant, c’est-à-dire qu’il n’a pas de rôle dans l’entreprise. Le second est actif : il est gérant et ne compte pas ses heures, mais la trésorerie de l’entreprise ne lui permet pas de se rémunérer. Le second associé aura certainement l’impression désagréable de travailler gratuitement pour le premier !
De la même manière, un associé monopolisé par sa vie de famille ne pourra pas fournir le même travail que son collègue célibataire.
Les rémunérations doivent être honnêtes, quitte à les lier à des objectifs individuels de chiffre d’affaires ou de productivité. Au cas où l’associé est dormant (n’a pas de rôle dans l’entreprise), un salaire doit être clairement discuté pour l’autre même si cette dépense devient une dette interne de l’entreprise (Il sera remboursé une fois l’entreprise prospère). Sinon vaut mieux prendre l’option investisseur, qui met son argent et le récupère avec intérêt sur une durée définit.
CONSEIL pour s’associer n°4 – Faire le point sur les compétences, atouts et savoir-faire de chacun.
Pour partir sur de bonnes bases, il est important que les futurs associés fassent le point sur eux-mêmes et comparent leur apport potentiel et leur personnalité. Une discussion franche, qui peut être animée par un tiers, doit permettre de déceler les points forts et les points faibles de chacun afin d’identifier des complémentarités.
L’apport d’un associé par rapport aux autres ne doit pas être exorbitant. Le but est d’identifier un intérêt partagé et un équilibre général.
CONSEIL pour s’associer n°5 – Donner un rôle bien clair à chacun.
Dans le cas de plusieurs associés actifs, il faudra bien définir des zones de responsabilité, et cela le plus tôt possible (dès le début avant de tout formaliser). Qui s’occupe du démarchage commercial ? de la production ? des finances ? des relations avec la banque et l’expert-comptable ? de la communication ? de l’informatique ? de la maintenance ? de l’entretien ?
La répartition des tâches devra être claire et équilibrée ; à aucun moment les associés ne devront se marcher sur les pieds.
CONSEIL pour s’associer n°6 – Définir des règles claires de gouvernance.
Pour bien s’entendre, les associés doivent s’entendre sur les objectifs stratégiques principaux, mais aussi sur des règles de gouvernance précises. Des rituels de décision doivent s’instaurer, par exemple sous la forme de réunions fixées à intervalles réguliers. Les divergences de vues doivent être perçues comme un enrichissement. En cas de désaccord, n’agissez pas sous l’effet des émotions (colère, peur, déception…), prenez le temps de digérez avant toute décision. Parfois le recours à un tiers « arbitre » peut être envisagé. Pensez soit à un juriste d’affaire, à un notaire ou à un mentor expérimenté de confiance à même de vous aider à aller de l’avant. Ne restez jamais isolé
CONSEIL pour s’associer n°7 – Pratiquer la franchise bienveillante.
La franchise bienveillante est un mode de discussion entre associés. Il s’agit de se parler franchement, sans détour, mais tout en restant cordial et bienveillant vis-à-vis de l’autre. Des temps de réflexion doivent être aménagés. Les surréactions et le non-dit doivent être proscrits. La confiance et le respect doivent primer à chaque instant. Cela se cultivent chaque jour. Parfois l’éducation nous prédispose à la rétention d’information ou à la non franchise (on n’exprime pas ce qu’on ressent à son associé mais on préfère se plaindre chez autrui, ce qui peut retomber dans ses oreilles et créer des problèmes plus graves). La confiance se prouve et se mérite tous les jours, si vous avez l’habitude de cacher des choses à votre associé ou de tricher, difficile de créer un climat de confiance.
CONSEIL pour s’associer n°8 – Évoquer les conditions de sortie le plus tôt possible : signer un pacte d’associé.
Le but est de prévoir à l’avance les conséquences de la sortie d’un associé. Il s’agit de chercher à éviter tout blocage en cas de désaccord ou de volonté de se séparer, notamment en fixant les conditions de rachat des parts ou de revente à un tiers.
Les pactes d’associés sont faits pour anticiper ce type de situation. Faites-vous accompagner pour rédiger un pacte d’associé.
CONSEIL pour s’associer n°9 – Assumer qu’un des associés soit le véritable chef d’entreprise.
Dans certains cas, il peut être intéressant qu’un des associés soit reconnu comme le véritable dirigeant. Les zones de compétences des autres associés peuvent être limitées à des sujets importants mais bien délimités.
CONSEIL pour s’associer n°10 – Eviter de s’associer en famille.
La plupart des associations familiales se terminent mal, notamment les associations en couple. En effet, l’équilibre familial ne correspond pas toujours à l’équilibre professionnel et les interférences sont nombreuses. Il est préférable de s’associer avec des personnes moins proches et avec lesquelles on passe moins de temps. Ceci nous permet en cas de difficultés graves de trouver la porte de sortie plus facilement.
CONSEIL pour s’associer n°11 : Avoir un mentor expérimenté
Un mentor peut offrir des conseils avisés basés sur son propre parcours et ses expériences. Ils peuvent vous aider à éviter les erreurs courantes, à naviguer dans les défis et à saisir les opportunités. Par exemple, un mentor qui a réussi à développer une entreprise similaire à la vôtre peut partager des stratégies qui ont fonctionné pour lui.
CONSEIL pour s’associer n°12: Consulter des juristes d’affaires
Avoir un juriste d’affaires à vos côtés vous assure que toutes vos démarches légales sont en règle. Ils peuvent vous aider à rédiger des contrats, à protéger votre propriété intellectuelle et à éviter les litiges coûteux. Par exemple, lors de la création de votre entreprise, un juriste peut vous conseiller sur la meilleure structure juridique à adopter pour optimiser vos avantages fiscaux et limiter votre responsabilité.
Si s’associer est une excellente décision pour développer votre entreprise, bien choisir son ou ses associé(s) est extrêmement cruciale, tout comme la signature d’un pacte d’actionnariat qui définit qui fait quoi et comment sortir d’une telle association légalement.